Chardin

Chardin

Jean-Baptiste Siméon Chardin « La brioche » 1763.                                                                          Huile sur toile 47 x 56cm. Paris, Musée du Louvre.

«  Nous avons appris de Chardin qu’une poire est aussi vivante qu’une femme (…) en nous ouvrant le monde réel, il nous emporte sur l’océan de la beauté.  » Marcel Proust

                           

ANALYSE DE L’OEUVRE

Le sujet  : La tasse à couvercle en porcelaine de Meissen appartenait à l’artiste. Avec la bouteille de liqueur,  cette céramique familière donne un sentiment de bien-être bourgeois et de bonheur tranquille que les impressionnistes exprimèrent par la suite dans leurs tableaux. Dans le choix des objets, les 5 sens sont convoqués :  la vue et le goût bien sûr, mais aussi le toucher avec le velouté des pêches et la texture des pâtisseries, l’odorat avec la fleur d’oranger bizarrement piquée dans la brioche.  Quant à l’ouïe, cette méditation silencieuse nous laisse penser qu’elle est aussi évoquée. Le silence est une expérience sonore.

Les couleurs  : les ocres, les bruns les roses réhaussés par le blanc de la tasse et le rouge des cerises créent une atmosphère à la fois feutrée et chaleureuse. Chardin privilégie les ton chauds qui créent une proximité avec les objets.

La composition et la gestion de l’espace : composition ou inventaire (3 cerises, 2 pêches, 3 biscuits…) déposés dans un espace étrange. S’agit-il d’une table, d’une étagère ou plus certainement d’un espace pictural  déconnecté de tout lien avec le réel ? Il se déplie pour recueillir les objets et façonner un écrin de peinture.

La lumière : on retrouve la douceur de la lumière rasante de Vermeer. Elle révèle un espace intime et effleure les objets pour en révéler leur texture… peinture gourmande. Le parti pris du caravagisme est évacué et l’inquiétude laisse la place à la sérénité.

 

Voir la séquence « Peindre un bouquet »

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