Georg Flegel

FLEGEL

Georg Flegel (1566-1638) « Nature morte de desserts » non daté. Huile sur bois 22x28cm. Munich Alte Pinakothek

Cette oeuvre paraît particulièrement adaptée pour aider les élèves à comprendre le caractère énigmatique de la nature morte (une souris et un perroquet sur une table ?) et dans le même mouvement sa dimension symbolique.

ANALYSE DE L’OEUVRE

Les éléments iconiques :  » Flegel a fait de l’agencement de desserts le théâtre d’une action spirituelle. Ainsi sa petite « Nature morte aux desserts » est dominée par le contraste formé entre le perroquet et la souris,  qui représentent les principes du bien et du mal. La souris grignote la sucrerie et a déjà ouvert une noix- selon St Augustin, le symbole du Christ, vu que la coquille avec son apparence de bois, selon lui, au bois de la croix, le fruit doux à la nature divine du Christ.  » Les sucreries, les noix, les figues et les raisins secs qui se trouvent dans la précieuse coupe chinoise, en partie devant, représentent les principes spirituels devant lesquels, le perroquet aux plumes vertes, posé au bord arrière de la coupe, monte quasiment la garde. Le raisin et le vin soulignent encore le principe religieux. De même l’oeillet, que les théologiens associèrent à la fin du Moyen-Âge à la mort sur la croix du Christ en raison de la forme de ses pétales et de ses fruits ressemblant à des clous, complète ce champ de significations. Enfin on peut penser que les pièces de monnaie au premier plan  contiennent une allusion à la passion, puisqu’elles sont censées rappeler la trahison du Christ par Judas Iscacriote pour trente pièces d’argent. » Norbert Schneider « Les Natures Mortes, Réalité et symbolique des  choses » Taschen 1990.

La composition : le cercle dessiné par le rebord de la coupe et celui du verre est évoqué aussi par la disposition des éléments directement posés sur la table à proximité. Disposés en arc de cercle il s’inscrivent dans un  rectangle dont les deux insectes suggèrent les limites. Une composition rigoureuse qui tempère l’impression de désordre et rappelle qu’une nature morte est avant tout une mise en scène.

Les couleurs : la gamme chromatique des éléments représentant le vivant est dans une dominante de  gris colorés. Cette unité chromatique relie les objets de la nature entre eux. La coupe  bleue se détache de l’ensemble. En contre point,  la tête rouge du perroquet et les reflets rouges des poires.  Une relation entre l’animal et le végétal s’installe.

Forme et fondLa scène se détache nettement sur un fond noir uni, très présent, qui fait écran. Le visible (les desserts), et l’invisible (le fond noir) affirment leur présence : l’un captant notre regard, l’autre le perdant.

La lumière baigne l’ensemble de la desserte pour mieux révéler la texture des objets et renforcer l’effet illusionniste.

 

POURQUOI L’ARTISTE A T-IL FAIT CELA ?

L’artiste soumet sa composition aux codes de la représentation et nous invite, par la médiation d’objets matériels,  à méditer sur la  dimension spirituelle de la vie.

 

Voir la séquence « peindre un bouquet »

Voir le séquence « gris colorés »

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