Renaissance

 » Quand se termine le Moyen-Âge, quand commence la Renaissance ? Pour trouver une réponse on doit évidemment d’abord se demander : en quoi consiste cette frontière ?…

Les Historiens sont aujourd’hui d’accord : on ne saurait tenir pour décisif le critère défini par le terme qui s’est opposé, la redécouverte de l’art et de la civilisation de l’Antiquité grecque et romaine. Même en Italie, où se mouvement est pourtant bien attesté la redécouverte de l’ancien, n’est qu’un moyen pour faire du nouveau. La réappropriation  des formes anciennes, de la pensée ancienne permet l’expression d’une sensibilité et d’une mentalité modernes. À forte raison, aucune « renaissance », en ce sens du mot, ne se produit dans le Nord de l’Europe, si ce n’est par l’intermédiaire des Italiens; ce à quoi on assiste plutôt, c’est la recherche d’une forme nouvelle pour rendre compte d’expériences également neuves.

Le dénominateur commun de ces changements n’est pas la découverte de l’Antiquité, mais la découverte de l’individuel. Dans la pensée, en politique, dans la représentation, on commence à accorder une plus grande importance à l’individu humain, qui cesse d’être un simple jouet entre les mains de Dieu, ou un être parmi d’autres, soumis à l’ordre de la nature; il devient maintenant celui qui influence son propre mode de vie, publique et privée, qui cherche à connaître le monde par lui-même et non en se soumettant à une image transmise par la tradition, qui fait part aux autres de sa vision et de sa compréhension du monde, non seulement de ce que les choses ont été et seront pour l’éternité du temps. »

Tzvetan Todorov « Éloge de l’Individu », essai sur la peinture flamande de la Renaissance -Editions Adam Biro,  p75
 

L’ITALIE

Le Quattrocento à Florence.

« À y regarder de près, Florence donne, au temps de Laurent , le spectacle où les problèmes d’une ville sont plus nombreux que les certitudes. L’image suave et charmante d’un paradis de la culture ne peut entrer dans la description que comme l’écho d’aspirations confuses, comme le songe à l’aide duquel l’époque espéra dominer les difficultés actuelles avant d’en faire le refuge  qui permettait de les éluder. Rien ne serait plus trompeur que de ramener cette évolution au heurt des notions traditionnelles et d’une pensée déjà « moderne ». On est sans doute à la jointure de deux âges de l’histoire. »

André Chastel, préface d »Art et humanisme à Florence au temps de Laurent le  Magnifique » Presse Universitaire de France ed. 1982

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